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MYTHE OU RÉALITÉ: LES FRANÇAIS SONT NULS EN LANGUES…

Faux


Dans les données d’Education First, la Belgique est en 14e position dans la maîtrise de l’anglais alors que la France est classée en 24e position sur 27 pays européens. Or ce niveau de compétence mentionné à propos de la Belgique concerne uniquement la « Communauté française de Belgique » dont la langue maternelle est le français! Les caractéristiques de la langue française ne semble donc pas être un obstacle rédhibitoire à l’acquisition d’autres langues.

Les conditions sont mêmes réunies en France pour que les français ne soient pas « nuls »: beaucoup d’heures de langues à l’école, des enseignants qualifiés, une internalisation grandissante des métiers et une mobilité croissante de la population.

Mais il reste un déterminant qui dépasse largement le cas de l’enseignement de la deuxième langue mais qui a des conséquences particulièrement importantes pour cet enseignement: c’est le statut de l’erreur dans les pratiques pédagogiques.

Les réticences des élèves français à interagir en classe dans la langue-cible les poussent à ne produire que des énoncés dont ils sont sûrs qu’ils sont parfaits du point de vue de la forme.

L’erreur semble bien posséder un statut particulier pour les petits français. Si c’est, pour l’élève, le souci de ne pas commettre d’erreur qui l’emporte, cela ne garantit en rien ni sa participation réelle ni l’efficacité de l’apprentissage qui se doit d’être un apprentissage actif dans cette discipline.

Il s’agirait de donner plus d’importance à la compréhensibilité (fluency) plutôt que la perfection phonétique (cet éternel « accent » qui au final n’a pas son importance dans le fait de savoir s’exprimer dans la langue et se faire comprendre) mais aussi de privilégier l’acquisition de la langue orale en favorisant la participation active à l’oral (et si on fait des fautes, tant mieux!) et en réduisant le temps passé à faire des exercices écrits, apprendre des listes de vocabulaire interminables et des dialogues par cœur (Combien de personnes ont réellement utilisées la réponse « Bryan is in the kitchen. » lors d’un voyage?)



Ceci demande évidemment un savoir en gestion de classe et une formation des enseignants afin de pouvoir appliquer les méthodes dites d’apprentissage actif dans des classes de 30 élèves et donc une mobilisation de ressources financières et humaines. Mais l’institution, on le sait, s’adapte lentement à l’innovation.

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